Emmanuel-Joseph Sieyès - Influences

Explication: Sieyès articule une théorie de la nation et du pouvoir constituant inspirée du droit naturel (Locke), récuse le mandat impératif à la manière de Burke, et conçoit la souveraineté nationale comme s’exerçant par la représentation (contre le modèle rousseauiste de souveraineté populaire directe). Il n’est pas réductible à la seule séparation des pouvoirs de Montesquieu.

Explication: Pour Sieyès, la nation existe avant la loi et met en place le pouvoir constitué. Cette antériorité, typique du jusnaturalisme, fonde sa notion de pouvoir constituant.

Explication: Robespierre s’est vivement opposé au suffrage censitaire et à la distinction actifs/passifs, au nom de l’égalité politique. Condorcet l’a également critiquée, mais Robespierre fut le plus frontal dans l’arène révolutionnaire.

Explication: Contrairement aux physiocrates, Sieyès élargit la notion de productivité aux activités industrielles et commerciales ; le Tiers (travailleurs, artisans, commerçants) est le cœur productif de la nation.

Explication: Sieyès fut un promoteur du doublement du Tiers et du vote par tête, condition centrale pour faire valoir la représentativité nationale contre les privilèges des ordres.

Explication: Pour Sieyès, la nation préexiste aux institutions : elle est le sujet originaire du pouvoir constituant et fonde les pouvoirs constitués.

Explication: Il n’y a pas de citation explicite de The Federalist dans ce pamphlet. La justification de la représentation vient plutôt d’un fonds jusnaturaliste et d’un débat français/anglais, davantage que d’un transfert direct du modèle américain.

Explication: Le projet de « jury constitutionnaire » chez Sieyès préfigure une instance de contrôle de la constitutionnalité, idée que Kelsen systématisera avec la Cour constitutionnelle.

Explication: Pour de Maistre et Bonald, l’abstraction des droits et de la nation chez les révolutionnaires dissout les liens organiques et l’autorité transcendante, au profit d’un volontarisme dangereux.

Explication: Ce slogan affirme la centralité productive et politique du Tiers et dénonce l’injustice des privilèges des deux premiers ordres.

Explication: Sieyès refuse le mandat impératif, défend une représentation libre et la souveraineté nationale exercée à travers des organes représentatifs.

Explication: Clerc gallican, Sieyès privilégie la souveraineté nationale, y compris face à l’Église, dans le cadre d’un ordre politique refondé par la nation.

Explication: Cette maxime articule une source nationale de légitimité (confiance) et une organisation de l’autorité exécutive centralisée, révélant le libéralisme autoritaire de la fin de parcours de Sieyès.

Explication: Il combat les privilèges et les corps séparés qui fragmentent le corps politique ; la nation une doit absorber ces particularismes.

Explication: Rousseau rejette l’idée que la souveraineté puisse être représentée. Sieyès, au contraire, fonde la souveraineté nationale sur la représentation, ce qui l’éloigne de Rousseau et le rapproche d’un libéralisme institutionnel.

Explication: Comme l’écrasante majorité des constituants, Sieyès n’a pas défendu les droits politiques des femmes ; Olympe de Gouges s’y opposa via la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791).

Explication: Saint-Simon et ses disciples réélaborent l’idée de productivité sociale et d’organisation des capacités, écho modernisé des intuitions de Sieyès sur le Tiers productif.

Explication: La nation est première et institue les pouvoirs constitués : c’est le noyau de la doctrine du pouvoir constituant.

Explication: Negri théorise un pouvoir constituant vivant et continu. Kelsen privilégie la juridicisation, Schmitt une décision souveraine, Carré de Malberg formalise la souveraineté étatique.

Explication: Burke critique l’abstraction rationaliste et l’arasement des héritages ; il défend un ordre organique évolutif, à l’opposé du volontarisme constituant révolutionnaire.

Explication: De Maistre fonde l’autorité sur une transcendance (providence, tradition), contestant l’auto-institution de la nation au cœur de la pensée sieyésienne.

Explication: Sieyès imaginait un « Grand Électeur » garant de l’équilibre, distinct du gouvernement effectif. Bonaparte écarte cette figure et concentre le pouvoir exécutif.

Explication: Burke célèbre la liberté du représentant, tenu par l’intérêt commun plutôt que par des instructions impératives. Cette ligne résonne fortement avec Sieyès.

Explication: La motion de Sieyès du 10 juin 1789 pour la vérification commune brise la logique d’ordres séparés et ouvre la voie à la proclamation de l’Assemblée nationale.

Explication: La nation rassemble les individus utiles et productifs au service du bien commun ; les corps privilégiés bloquent cet intérêt général par des exemptions et monopoles.

Explication: La Constitution de Cadix consacre explicitement la souveraineté de la nation espagnole, écho direct des formulations révolutionnaires françaises.

Explication: Robespierre a porté la critique du suffrage censitaire et plaidé pour l’égalité politique, contre la distinction actifs/passifs.

Explication: Sieyès imagine d’abord un organe spécialisé (jury constitutionnaire) ; sous l’An VIII, il promeut un Sénat conservateur gardien de la constitutionnalité des actes.

Explication: Les débats contemporains interrogent l’articulation entre un pouvoir constituant populaire et des gardiens juridictionnels de la Constitution, tension déjà en germe chez Sieyès.

Explication: Il l’a explicitement rejeté, défendant une représentation libre orientée vers l’intérêt général plutôt que vers des instructions locales contraignantes.